L’art délicat de l’équilibrage : quand chaque carte compte, et que la moindre modification change tout
Créer un jeu, c’est un peu comme affiner un vieux rhum.
On a la base — corsée, prometteuse, pleine de caractère — mais il faut du temps, de la patience, et un sens du détail pour atteindre le bon équilibre.
Avec Morbleu, c’est exactement ce qui s’est passé.
Les mécaniques étaient en place, les rires garantis, mais quelque chose clochait : certaines parties étaient trop chaotiques, d’autres trop prévisibles.
Et dans un jeu de pirates, il faut un juste milieu entre la tempête et la mer d’huile.
L’équilibre, ce n’est pas une moyenne : c’est une sensation
L’objectif était clair : chaque partie devait être unique, tendue, drôle, sans jamais basculer dans le désordre total.
Pour y arriver, j’ai passé des soirées entières à ajuster les cartes une par une.
Une carte qui paraît anodine peut, en pratique, tout bouleverser :
- Un effet trop fort, et la partie devient injuste.
- Trop faible, et elle dort au fond de la main.
- Trop fréquente, et tout le monde fait la même chose.
- Trop rare, et on oublie qu’elle existe.
Bref : chaque carte est une pièce d’horlogerie.
Et le moindre engrenage mal réglé fait sauter tout le mécanisme.
Le grand chantier des cartes
Après les premiers playtests, j’ai trié, modifié, supprimé, puis recréé des cartes de zéro.
Certaines ont changé trois fois de pouvoir avant de trouver leur place.
Quelques exemples :
“ Feinte grossière”
Effet final : Le gagnant du duel ne gagne rien.
Au début, cette carte annulait simplement la victoire de l’adversaire. Trop brutale : elle cassait le rythme et la satisfaction du duel. En ajustant le texte pour que le vainqueur ne gagne rien, elle est devenue un petit bijou de mesquinerie.
Simple, perfide, hilarante.
“ Carte Jacking”
Effet final : Vole la carte de l’adversaire pendant qu’il la joue.
D’abord, elle permettait de prendre une carte au hasard dans la main adverse. Fun, mais trop classique.
En la modifiant pour agir au moment où l’adversaire joue, elle a pris tout son sens : une vraie carte de timing, qui récompense les joueurs attentifs.
Et provoque souvent un grand “MORBLEU !” général.
“ Tapis volant ”
Effet final : Échange ton score avec celui de ton adversaire.
Celle-ci, c’était la carte “folie pure”. Trop souvent, elle retournait le jeu au mauvais moment.
Mais en la rendant plus rare et plus prévisible, elle est devenue la carte idéale quand les deux adversaires ont le même défi… et que l’un d’eux croit déjà avoir gagné.
Imagine la scène : l’adversaire jubile, fier de son score parfait, et là — hop — tu poses ton Tapis volant et les scores s’inversent.
Un pur moment de revanche et de fous rires… typiquement Morbleu !
Petit à petit, le jeu s’est équilibré tout seul, comme un équipage qui apprend à naviguer ensemble.
Le test final : trouver le “flow”
Quand tout s’aligne, on le sent.
Les duels s’enchaînent naturellement, les choix deviennent clairs, les joueurs rient et râlent à parts égales.
Ce moment magique où tout le monde dit :
“Encore une partie !”
C’est là que j’ai su que Morbleu était prêt à prendre la mer.
Pas parfait — un jeu ne l’est jamais — mais vivant, équilibré, fun.
Et maintenant, cap sur la vraie aventure
Après des mois de travail, de tests et de ratures, le jeu est prêt à devenir réalité.
L’objectif : une production professionnelle chez un imprimeur, pour donner vie aux cartes, à la taverne, aux pirates et à leurs fameuses tricheries.
Mais pour que Morbleu largue les amarres, il a besoin de vous.
Votre enthousiasme, vos retours, vos partages, vos rires autour d’une table : c’est ça, la vraie récompense.
Alors, si vous aimez les jeux simples, drôles et pleins de mauvaise foi (dans le bon sens du terme 😄)…
👉 rejoignez l’équipage !
Partagez vos impressions, soutenez le projet, et surtout faites vivre Morbleu autour de vous.
Car maintenant, tout se joue.